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L’évolution de la COVID-19 dans les pays de la Francophonie

FRANCOPRESSE – En quelques semaines, la pandémie de la COVID-19 a fait le tour de la Terre. Voici un état des lieux non exhaustif de l’évolution de la propagation de la maladie dans les 88 États et gouvernements faisant partie de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qu’ils soient membres de plein droit, associés ou observateurs.

Les débuts de la propagation

Le premier cas de la COVID-19 dans un pays de l’OIF est rapporté en Thaïlande le 13 janvier. C’était également le premier cas à l’extérieur de la Chine.

Une dizaine de jours plus tard, le 24 janvier, la maladie fait son apparition en France. C’est également la première occurrence en Europe. Trois cas sont rapportés : deux à Paris et un à Bordeaux. Les trois personnes atteintes sont des Chinois ayant séjourné à Wuhan, le foyer de l’infection.

Le lendemain, 25 janvier, le Canada annonce son premier cas. Il s’agit d’un homme dans la cinquantaine arrivé de Wuhan à Toronto. Son épouse sera, le lendemain, la seconde victime au Canada.

Au même moment, d’autres pays de la Francophonie en Asie commencent à être touchés. C’est le cas du Cambodge, le 27 janvier, où un touriste chinois est atteint, puis du Vietnam le 28 janvier.

Le nombre de cas dans le monde dépasse alors déjà les 6 000, environ un mois après les premiers cas rapportés en Chine. Plusieurs pays se préparent à rapatrier leurs ressortissants qui sont à Wuhan, dont certains seront testés positifs.

C’est le cas en Belgique, le 4 février. L’un des rapatriés sera le premier cas confirmé.

Maladie du coronavirus 2019

Au même moment, dix passagers du navire de croisière Diamond Princess, ancré à Yokohama, au Japon, testent positifs. Le navire va devenir au cours du mois le plus grand foyer d’infection à l’extérieur de la Chine. En tout, plus de 700 personnes, soit près de 20 % des 3 711 passagers et membres d’équipage, ont contracté la maladie. Neuf en sont morts.

Le 7 février, le Canada ne comptait qu’une poignée de cas. Le 9 février, la France n’en avait que 11.

Le 11 février, la maladie provoquée par le nouveau coronavirus est baptisée COVID-19, diminutif pour : Corona Virus Disease 2019 ou maladie du coronavirus 2019.

La barre des 1 000 morts dans le monde est alors franchie. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme qu’il faudra attendre environ 18 mois pour qu’un vaccin puisse être mis au point et prêt à être largement distribué.

Arrivée en Afrique

Le 14 février, la COVID-19 fait son entrée «officielle» sur le continent africain avec un premier cas rapporté en Égypte.

La semaine suivante, la maladie continue de s’étendre dans la Francophonie avec des premiers cas au Liban, en Suisse, en Croatie, en Autriche, en Macédoine du Nord, en Roumanie, en Géorgie et en Grèce.

L’Italie devient au même moment le pays d’Europe où la maladie est la plus présente. La montée aura été fulgurante : du 21 au 28 février, le nombre de diagnostics passe de 16 à 888.

Février ne se terminera pas sans que le Québec, Monaco, la Lituanie, le Mexique, le Luxembourg, l’Irlande et le Qatar ne joignent le triste club.

L’OMS considère dès lors que la COVID-19 constitue un risque international «très élevé». L’Italie compte plus de 1 000 cas.

Mars : le statut de pandémie

Dès la première semaine de mars, de nouveaux pays de la Francophonie sont touchés : Arménie, République tchèque, Andorre, Tunisie, Sénégal, Maroc, Lettonie, Ukraine, Argentine, Bosnie-Herzégovine, Togo, Costa Rica, Chili, Bulgarie, Cameroun, la Moldavie, Malte, Chypre, l’Albanie et le Burkina Faso.

Le 8 mars, le Canada enregistre un premier décès ; une personne dans un foyer de soins en Colombie-Britannique.

Les jours suivants, les premiers cas sont rapportés en Louisiane, en République démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Gabon et à l’ile de la Réunion.

Pendant ce temps, un premier décès survient au Maroc le 10 mars et en Belgique le 11 mars. Le même jour, le Nouveau-Brunswick compte un premier cas.

Plusieurs pays décident alors de mesures concrètes pour assurer leur sécurité et celle de leurs citoyens. La France, la Lituanie, la Belgique, le Canada, la Roumanie, la Grèce, l’Irlande, la Pologne et l’Ukraine ferment tous leurs établissements scolaires, comme plusieurs autres pays. De nombreux États ferment leurs frontières avec l’Italie, qui, au même moment, a placé l’ensemble de ses 60 millions d’habitants en confinement complet.

Le 11 mars, l’OMS déclare que la COVID-19 a atteint le statut de pandémie.

Vers la mi-mars, plusieurs autres pays de la Francophonie déplorent leur premier cas : Mauritanie, Uruguay, Kosovo, Rwanda, Guinée équatoriale, Seychelles, Maurice, Gambie, Bénin et Guinée.

Certains pays ferment complètement leurs frontières, comme la Pologne, l’Ukraine, Chypre et la République tchèque.

Le 18 mars, la France décrète la prolongation de l’état d’urgence jusqu’à la fin de la pandémie.

On apprend le 19 mars que le Prince Albert II de Monaco est atteint ; il a depuis été déclaré guéri.

Les derniers pays de la Francophonie sont atteints avant la fin mars : Haïti, Madagascar, Papouasie–Nouvelle-Guinée, Mozambique, Dominique, Guinée-Bissau et le Mali.

Mesures et stratégies de sortie de crise

Comme ailleurs dans le monde, la Francophonie a fermé de plus en plus ses portes aux étrangers et a confiné dans une large mesure sa population, alors que tout est pratiquement fermé et la vie sociale restreinte.

L’Égypte, la Côte d’Ivoire, le Mali et de nombreux autres pays de l’Afrique francophone ont décrété l’état d’urgence et instauré un couvre-feu sur l’ensemble du pays.

Ironiquement, dans les pays où la maladie a frappé en premier, on commence à songer à l’après-pandémie.

En France, le confinement strict est prolongé jusqu’au 11 mai, mais on prévoit aussi à cette date que les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront progressivement leurs portes.

Le Luxembourg annonce une réouverture des chantiers de construction le 20 avril et le début d’une sortie de confinement «pas à pas». La Suisse vient d’annoncer la réouverture des écoles pour le 11 mai et la reprise de certains services comme les cabinets de médecins, les salons de coiffure et les physiothérapeutes.

Au Canada, les mesures de confinement, de restriction interne et de fermeture sont décidées par les provinces et ce sont surtout elles qui coordonneront la sortie de crise. Certaines jonglent avec l’idée de rouvrir les écoles ainsi que certains commerces en mai.

Bilan de la pandémie

Jusqu’ici, la COVID-19 a infecté plus de deux-millions de personnes dans le monde et fait plus de 136 000 victimes. Le pic n’a pas encore été atteint.

Dans l’ensemble de la Francophonie, c’est la France qui pleure le plus de morts : plus de 17 000 (3e rang mondial), suivie de la Belgique (7e rang) avec près de 5 000 décès, la Suisse qui en compte plus de 1 300 (15e rang) et le Canada, avec plus de 1 000 victimes (16e rang). De l’autre bout du spectre, environ une quinzaine de pays membres n’enregistrent que quelques cas et plusieurs, aucun mort.

L’Afrique est le continent le moins touché par la maladie. À la mi-avril, on compte environ 900 décès en tout. L’Algérie est le pays du continent ayant subi le plus de décès — et de loin — avec 336, suivi de l’Égypte avec 183 et du Maroc avec 128.

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