Ottawa confirme son appui en santé
Le conseil administratif du Consortium national de la formation en santé.
Crédit : CNFS
Après une année de transition, le Consortium national de formation en santé (CNFS) a reçu le 30 mai l’annonce du renouvellement de son financement jusqu’en 2018. Les fonds totalisant 69,2 millions seront divisés entre le Secrétariat national et les membres. Ils serviront de levier pour le développement très attendu de programmes de formation postsecondaire.
L’annonce de Santé Canada confirme aussi le financement de 23,3 millions sur quatre ans du partenaire national du CNFS, la Société Santé en français, dans le cadre de la Feuille de route pour les langues officielles du Canada. Un total de 16 réseaux régionaux, provinciaux et territoriaux sont membres.
Regroupant onze collèges et universités des communautés francophones, le CNFS tente d’offrir aux étudiants un vaste accès à des programmes de qualité. « Les projets de chaque institution vont permettre d’accroître et de bonifier des programmes de formation en santé en français », souligne Lise Bourgeois, coprésidente du CNFS et présidente de La Cité, à Ottawa.
Pour les prochaines années, l’accent sera mis sur un partenariat efficace entre les institutions membres et les communautés. Par exemple, l’Université de Saint-Boniface (USB), au Manitoba, explore la possibilité de se rallier au baccalauréat en nutrition offert à l’Université de Moncton. Cette initiative permettrait aux étudiants de débuter leurs études au Manitoba, de faire les années suivantes à Moncton, pour finalement revenir en sol manitobain pour compléter leur stage clinique.
Les besoins en santé varient d’une province l’autre, mais l’accès du public aux services en français reste une priorité, explique Jacqueline Fortier, coordinatrice du CNFS à l’USB.
« On fait régulièrement un sondage auprès de nos diplômés, quelques mois après qu’ils aient terminé leur programme. On a pu identifier que 90% de nos diplômés non seulement restent au Manitoba, mais ils occupent des postes offrant des services en français ».
Selon le coprésident du CNFS et recteur de l’Université Saint-Anne (USA), Allister Surette, le bilinguisme des étudiants joue un rôle important dans la recherche d’emploi, surtout dans les petites communautés.
« En Nouvelle-Écosse, la plupart des francophones et Acadiens se trouvent éloignés des grandes villes. La population est vieillissante et la démographie de la province nous montre que les besoins se multiplient. Les établissements de santé sont très intéressés par nos diplômés, en raison de la formation de qualité et leur bilinguisme ». Quatre des cinq campus de l’USA sont en milieu rural.
Les membres du CNFS sont très reconnaissants d’avoir obtenu un renouvellement de leur financement. Mais certains entretiennent tout de même des craintes à long terme, comme le précise Jacqueline Fortier.
« Il pourrait être difficile de continuer à offrir des programmes de qualité, sachant que de tels programmes peuvent être très dispendieux à préserver. De plus, on fait compétition avec les grandes universités anglophones, qui ont de plus gros budgets au niveau du recrutement des futurs étudiants ».
Du côté de La Cité, le problème est en quelque sorte l’inverse, selon le coordinateur, Patrick Mainville.
« Nous avons un grand nombre de programmes et l’intérêt des étudiants est là. Par contre, la demande est tellement grande que nous sommes obligés de contingenter certains programmes, car les places de stage sont limitées. L’accessibilité aux stages dans la région d’Ottawa peut être assez compétitive, car les stages sont partagés avec les autres établissements postsecondaires. »
Le CNFS tiendra son assemblée générale annuelle le mercredi 25 juin à Ottawa. Plusieurs bourses d’excellences seront remises à des étudiants des institutions membres s’étant démarqués au niveau académique.
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