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Réflexions sur la santé mentale

 

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L’homophobie : son impact sur la santé mentale

17 mai — Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie

Homophobie et santé mentale
Dessin : Francine Proulx-Kenzle
Ne soyez pas surpris! Je ne peux pas parler de santé mentale sans parler d’une partie de notre société qui est si souvent marginalisée. Je parle de la communauté LGBT*. La définition de cet acronyme : lesbiennes, gays, bisexuels, trans*. L’astérisque* inclut toutes les personnes transidentitaires.

Au pays, 1,7 % des Canadiens et Canadiennes âgés de 18 à 59 ans ont déclaré, en 2014, qu’ils se considèrent être homosexuels (gay ou lesbienne)1. Une minorité en soi. Cela ne tient pas compte de ceux qui ont choisi de ne pas se déclarer dans les statistiques et des jeunes de moins de 18 ans, qui ne sont pas considérés dans ces chiffres.

En fait, saviez-vous que 72 états à l’échelle mondiale criminalisent encore l’homosexualité et que 8 d’entre eux la punissent par la peine de mort ? Épeurant! On pourrait penser, qu’étant donné que le mariage entre conjoints de même sexe est légal partout au Canada, depuis 2005, que tout est parfait ici. Regardons de plus près ensemble le portrait chez nous.

La Fondation Émergence2 est un organisme canadien qui a pour mission d’éduquer, d’informer et de sensibiliser la population aux réalités des personnes LGBT*, comme en fait foi le titre de sa campagne de 2018 : « D’où je viens, c’est encore un crime d’afficher ses couleurs ». Dans son communiqué3 du 1er mai, la Fondation Émergence a dévoilé les résultats d’un sondage Léger Marketing sur la perception et l’opinion des Canadiens et Canadiennes à l’égard de la communauté LGBT*. Très intéressant !

Plus de 59 % des répondants sous-estiment le nombre d’États qui criminalisent l’homosexualité. Au total, 51 % des répondants pensent que les gouvernements fédéral et provincial doivent avoir une approche plus proactive quant à la lutte contre l’homophobie et la transphobie. Que disent les autres 49 % ? Je me le demande. Et finalement, 57 % des répondants passeraient leurs vacances dans un pays qui criminalise l’homosexualité!

Il reste pas mal de travail à faire chez nous, n’est-ce pas ? La réalité est que l’homophobie fait son cours dans notre communauté. L’ALPHABEM4 décrit l’homophobie comme étant une forme de domination, où l’on voit l’hétérosexualité comme pratique supérieure au niveau moral et affectif. C’est une agression, une stigmatisation, une discrimination.

Selon le Dr Benibgui, chercheur à l’université Concordia à Montréal, les études récentes confirment que l’homophobie peut être une source d’isolement social, de décrochage scolaire, voire de tentatives de suicide, en particulier chez les adolescents et adolescentes qui découvrent leur homosexualité dans un milieu qui ne favorise pas le développement et l’acceptation de leur orientation sexuelle.

Je ne peux m’empêcher de penser à notre fils Jérémy qui a fait son coming out tard, à l’âge de 26 ans, et qui s’est enlevé la vie deux ans plus tard. Son dernier message était clair. Même s’il se sentait aimé par sa famille et ses proches, ce n’était pas assez pour vivre dans une société dans laquelle il ne se sentait pas totalement accepté à cause de ses différences. Et malheureusement, quand on parle de suicide, nous sommes tous perdants.

Voilà pourquoi je fais de mon mieux pour contribuer à ce que notre communauté soit plus « secourable », plus ouverte et plus inclusive en donnant des cours de premiers soins en santé mentale et des ateliers safeTALK : vigilance à l’égard du suicide.

Il y a du positif. Le ministère de l’Éducation de notre province a fait un grand pas en 2015, en publiant le document « Diversité sexuelle et de genre : approfondissement du débat5 ». Je recommande cette ressource dans chaque présentation que je donne à titre de bénévole pour PFLAG Canada. C’est un document qui clarifie les malentendus largement répandus. Un bel outil de référence pour développer l’acceptation et le respect de tous, peu importe comment la personne se présente.

Imaginons, dans un futur très proche, des jeunes qui vivent leurs différences sans souci d’être intimidés ou d’être harcelés. Les différences sont normalisées. Imaginons une communauté secourable, sécuritaire qui accepte chaque personne dans son unicité. Imaginons une communauté de toutes les couleurs formant un arc-en-ciel.

Voilà où je veux en venir -- si vous ne l’avez pas déjà fait, avancez-vous pour célébrer avec la communauté LGBT* la saison de la Fierté. Plusieurs évènements se dérouleront dans les prochaines semaines. Quatorze communautés à l’échelle de la province organiseront des défilés, des ateliers de sensibilisation, des foires, des pique-niques et toutes sortes d’activités familiales.

Soyons une vraie famille unie dans notre humanité : « une famille pour tous », qui prends soin de sa santé mentale en s’ouvrant à l’inclusion, à l’acceptation et au respect de toutes et tous.


1  Source : http://www.statcan.gc.ca/fra/quo/smr08/2015/smr08_203_2015
2  Source : https://www.fondationemergence.org/fondation-emergence/mission/
3  Source : http://www.homophobie.org/wp-content/uploads/2015/03/Communiqu%C3%A9-sondage-FR-2018-VF.pdf
4  Source : https://alpabem.qc.ca/a-propos/
5  Source : http://publications.gov.sk.ca/documents/11/84996-Diversit%E9%20sexuelle%20et%20de%20genre%20Ministere%20de%20l’%C9ducation%20octobre%202015%20FINAL.pdf

 

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