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Réflexions sur la santé mentale

 

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Changements climatiques et santé : à l’heure des choix

Changements climatiques et santé : à l’heure des choix

Éric Notebaert, urgentologue et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

Éric Notebaert, urgentologue et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

« Les changements climatiques sont un aspect important à intégrer dans nos pratiques médicales si nous voulons mieux comprendre l’évolution des maladies et agir de façon plus efficace ».
Les catastrophes naturelles, la sècheresse ou la hausse du niveau des océans ne sont pas que des scénarios catastrophes dignes des studios d’Hollywood. L’environnement souffre, mais qu’en est-il de la santé des êtres humains ? La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina s’est penchée sur la question, le mercredi 12 février, avec la retransmission de la conférence « Changements climatiques et impact sur le système de santé – Comment s’y préparer ? ».

La conférence était offerte par le Consortium national de formation en santé (CNFS) d’Ottawa et présentée par le docteur Éric Notebaert, urgentologue et professeur agrégé, en direct de la Faculté de médecine à l’Université de Montréal. D’une durée d’une heure et retransmise dans tout le Canada, la conférence a rassemblé en personne ou en ligne une vingtaine de participants dans tout le pays.

À l’origine des changements climatiques, il y a les gaz à effet de serre. Ces gaz, présents depuis toujours, forment une couche qui se concentre dans le haut de l’atmosphère et maintient la Terre à une température moyenne de 15 degrés. Depuis la révolution industrielle du début du 20e siècle, on observe une augmentation artificielle de ces gaz du fait de l’action humaine. Avec le temps, ces derniers ont formé une couche plus épaisse entraînant un réchauffement de la planète.

Ce phénomène global de transformation du climat se caractérise par une augmentation générale des températures moyennes modifiant ainsi durablement les équilibres météorologiques et les écosystèmes. « En 2016, la température moyenne sur la planète était environ de 1 à 1,5 degré au-dessus des températures moyennes avant la fin du 19e siècle », indique le docteur Éric Notebaert.

Les graphiques de la présentation ont montré d’importantes variations de température en fonction des scénarios choisis. Dans le cas le plus extrême de réchauffement climatique, la Terre pourrait se réchauffer de près de 7,5 degrés Celsius dans le prochain centenaire, ce qui rendrait plusieurs zones de la planète inhabitables et aurait également un impact significatif sur la faune et la flore.

Des conséquences progressives sur la santé

Au-delà de l’impact environnemental, c’est aussi un impact médical grave qui se dessine. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a dressé une liste des pathologies dont la morbidité augmente en fonction de la variation des températures : les maladies coronariennes, l’insuffisance cardiaque, l’asthme, l’insuffisance rénale, le diabète, les pathologies neurologiques et la mobilité restreinte.

Avec une telle augmentation de la température, on estime que la mortalité pourrait passer de 2 % en 2020 à 14 % en 2080. « Les changements climatiques sont un aspect important à intégrer dans nos pratiques médicales si nous voulons mieux comprendre l’évolution des maladies et agir de façon plus efficace », précise le docteur Éric Notebaert.

En outre, le fameux « coup de chaud » se généralise lorsque les températures augmentent. Autrefois attribué aux sportifs et à la pratique d’exercices intenses, il est maintenant observé chez les jeunes et les adultes en bonne santé, insuffisamment hydratés ou mal préparés pour affronter la chaleur. Les populations les plus vulnérables restent les personnes âgées, les travailleurs en extérieur et les personnes souffrant de maladies graves. Les zones géographiques les plus touchées sont les centres-villes et les zones à forte pollution.

Enfin, certaines pathologies prolifèrent, comme la maladie de Lyme dans les Prairies canadiennes. Cette bactérie transmise par des tiques est en plein essor et une propagation vers le nord du Canada est constatée en raison de l’augmentation des températures au sud du pays.

Jeanne Dumas, coordinatrice des projets pour le CNFS à La Cité universitaire francophone de l'Université de Regina

Jeanne Dumas, coordinatrice des projets pour le CNFS à La Cité universitaire francophone de l'Université de Regina


Photo : Leslie Diaz
Mettre les institutions au vert

Si les gestes simples du quotidien, comme trier ses déchets ou ne pas gaspiller, sont à poursuivre, ce sont les institutions qui doivent montrer l’exemple. « Cela nous montre à quel point chaque action compte, tant au niveau individuel que collectif, et c’est pressant. Chaque individu, association, organisme doit s’y mettre », encourage Jeanne Dumas, coordinatrice de projets au CNFS-La Cité universitaire francophone, organisatrice du webinaire.

Des campagnes comme ILEAU au Québec en 2015 ont été mises en place à travers le pays. Ce type d’interventions locales a pour but de verdir les villes afin d’en retirer le béton et ainsi éviter les îlots de chaleur. Ces interventions se traduisent par la végétalisation des quartiers, la construction de toits verts, l’utilisation de transports actifs et collectifs, de l’électrification des transports et de nouvelles réglementations, plus écologiques, pour la construction de bâtiments.

Dans le domaine de la santé, on note un engouement certain pour l’implantation d’hôpitaux « plus verts » comme à Toronto ou à Montréal. « La notion de verdir les milieux de travail comme les hôpitaux peut parfaitement s’appliquer aussi au milieu étudiant ou au milieu communautaire », souligne le docteur Notebaert. Ce dernier ajoute que verdir des espaces, pratiquer le recyclage, le covoiturage ou encore encourager la lutte contre le gaspillage sont des constituants du virage vert qui doivent être appliqués dans la société en général et au quotidien.


Le virage vert en 7 étapes selon le docteur Éric Notebaert

  1. Efficacité énergétique
    Diminuer sa consommation et conserver efficacement.
  2. Bâtir vert
    Bâtir en fonction du climat et utiliser des matériaux locaux.
  3. Opter pour des énergies alternatives
    Produire et consommer des énergies propres.
  4. Choisir son transport
    Favoriser les transports actifs, le transport en commun et le covoiturage.
  5. S’alimenter sainement
    Favoriser les aliments locaux et biologiques.
  6. Consommer intelligemment
    Réduire, réutiliser, recycler et composter. Éviter les emballages, les bouteilles en plastique et les produits jetables.
  7. Lutter contre le gaspillage
    Éviter le gaspillage de nourriture et d’eau.
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