L’intimidation dans la cour des grands
Lorsqu’on parle d’intimidation, on pense aussitôt à une cour d’école ou au harcèlement qui sévit sur les médias sociaux. On imagine surtout le problème chez nos jeunes. C’est effectivement un problème lorsqu’au moins un adolescent sur trois rapporte avoir été victime d’intimidation et que plusieurs d’entre eux en viennent à s’enlever la vie.
Mais l’intimidation est encore plus présente dans la cour des grands. Elle se porte surtout bien dans nos milieux de travail. Selon l’Institut de recherche en santé du Canada, c’est 40% des travailleurs canadiens qui font l’objet d’intimidation semaine après semaine. C’est énorme!
Cette intimidation, qui frôle parfois le harcèlement, ne suit pas toujours les voies hiérarchiques, c’est-à-dire que ce ne sont pas toujours les dirigeants qui abusent de leur autorité. Il s’agit très souvent d’intimidation par des collègues qui nous rendent la vie impossible. J’ai pu constater que ceci est vrai également dans le réseau associatif fransaskois. Le haut taux de roulement au sein du personnel et des administrateurs de nos associations serait-il attribuable, en partie, à des comportements qui sapent le moral et démotivent?
Lorsqu’il y a problèmes ou difficultés au boulot, les ragots de couloirs sont une arme dangereuse qui ne fait jamais partie de la solution. Combien de fois ai-je entendu des récriminations, de nature personnelle ou professionnelle, qui auraient du rester confidentielles et ne me concernaient absolument pas! Où est passé le devoir de réserve que doivent respecter autant les employés que les membres de conseils d’administration?
Sur le site Web du Conseil canadien de la sécurité on peut lire : « les auteurs d'intimidation dans les écoles finissent par devenir des adultes dominateurs, s'ils sont encouragés par leurs camarades de classe, des enseignants peureux ou des administrateurs qui ferment les yeux sur ce comportement violent. Lorsqu'ils entrent sur le marché du travail, ils continuent à tourmenter les autres. »
Les écoles fransaskoises ont souligné la journée contre l’intimidation à l’école. Il faudrait sans doute faire notre examen de conscience, en tant qu’adultes, et examiner comment nous contribuons à la détérioration ou l’amélioration de notre climat de travail. Nous voulons enseigner le respect de l’autre chez nos jeunes? Prêchons par l’exemple.
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