Cyberintimidation : les directions d’organisme s’outillent
Atelier offert dans le cadre du Rendez-vous fransaskois des régions 2020
Tout comme la pandémie qui rend les personnes malades, l’intimidation sur les plateformes numériques contamine plusieurs organismes fransaskois. Un premier atelier virtuel sur la cyberintimidation a ainsi été organisé dans le cadre du Rendez-vous fransaskois 2020 le 13 novembre, réunissant 14 directions d’associations communautaires.
En tant qu’organisme porte-parole de la communauté, c’est l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) qui a tenté d’apaiser les esprits et d’outiller les directions des différents organismes fransaskois en offrant l’atelier.
« C’est important que l’on se parle, souligne Myriam Ben Nasr, directrice générale adjointe. Cet atelier est un premier pas qui va lancer notre démarche dans l’élaboration du prochain Plan de développement global de la communauté fransaskoise, notre plan à nous tous. »
Une nouvelle problématique
La cyberintimidation est une forme de violence de plus en plus préoccupante pour la société, notamment en milieu professionnel et scolaire, et se produit généralement sur les réseaux sociaux ou par courriel. La pandémie a aggravé les choses, limitant les interactions en personne au profit de relations virtuelles.
« C’est important de mieux comprendre les mécanismes de l’intimidation en milieu de travail et l’impact que ça peut avoir sur les équipes et sur les individus », explique Frédérique Baudemont, directrice générale du Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS), qui a participé à l’atelier.
L’atelier, qui aurait normalement dû se tenir en personne lors du Rendez-vous fransaskois, a été l’occasion de mieux sensibiliser les directions à cette nouvelle forme d’intimidation, de comprendre les différentes formes de violences en jeu et d’envisager des stratégies de prévention.
« La crise doit être prise au sérieux, insiste la directrice générale adjointe de l’ACF. Nous ne pouvons pas sous-estimer à quel point les chicanes et le désaccord répugnent les francophones et comment cette situation nous impacte toutes et tous », observe avec regret Myriam Ben Nasr.
Pour une prévention en continu
Dans la tradition du Rendez-vous fransaskois, l’atelier s’offre en deux formats : une première session le 13 novembre pour les directions et un séminaire pour l’ensemble de la communauté le 24 novembre. « Le premier atelier consiste à ouvrir et créer un dialogue sur le sujet, et travailler sur les moyens pour faire face à la situation en tant que direction », précise Myriam Ben Nasr.
La première session a été encadrée par Guy Théroux, détenteur d’un baccalauréat en psychologie, une maîtrise en sociologie et des certifications en gestion des conflits. L’animateur a également travaillé dans le secteur public, aux niveaux fédéral, provincial et municipal, ainsi que dans le secteur non gouvernemental.
« L’atelier a répondu à mes attentes, je crois que c’était un bon point de départ et on doit continuer la discussion », commente Julien Gaudet, directeur général de l’Association jeunesse fransaskoise (AJF). Un avis partagé par Frédérique Baudemont : « Ce serait intéressant d’approfondir sur les différentes formes d’intimidation et leur impact sur les personnes. »
Montrer l’exemple
À la veille des élections générales de l’ACF qui se tiendront le 30 novembre, l’organisme porte-parole tente de rassembler les directions et d’appeler au non-jugement de l’autre. « Je crois que nous avons un rôle à jouer pour créer un environnement sain », estime Frédérique Baudemont.
La directrice du RSFS considère la mise en place de mécanismes de résolution de conflits comme un premier pas pour éviter que des situations ne se dégradent. « Il ne faut pas laisser les situations conflictuelles créées par l’intimidation s’envenimer. Il faut savoir les reconnaître et les traiter dans un cadre sécuritaire. »
Un enjeu que l’AJF plaçait déjà au cœur de son recrutement, comme l’explique son directeur Julien Gaudet : « À partir de processus d’embauche, l’AJF cherche des modèles pour les jeunes et nous sommes en formation continue pour nous assurer que nous sommes outillés à inspirer et laisser la place au jeune d’exprimer leurs opinions sans jugement. »
Les directions et l’ensemble de la communauté pourront continuer à s’informer et s’outiller sur le sujet au travers de futurs ateliers, formations, panels et dialogues qui seront organisés prochainement par l’ACF et ses partenaires.
Le harcèlement virtuel, un nouveau fléau
Selon l’Institut de recherche en santé du Canada (IRSC) :
- Parmi 35 pays évalués, le Canada occupe le 9e rang en ce qui a trait à l'intimidation chez les jeunes de 13 ans
- La forme de cyberintimidation la plus courante en 2020 est de recevoir des courriels ou des messages instantanés menaçants ou agressifs, un type d'incident rapporté par 73 % des victimes
- 40 % des Canadiens font l'objet d'intimidation chaque semaine dans leur travail
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