Une Américaine passionnée par la langue de Molière
Ellen MacNeill
Photo : Sandra Hassan Farah (2015)
PRINCE ALBERT - Ellen MacNeill, 58 ans, est d’origine américaine et passionnée par le français. Installée à Prince Albert, elle cultive son amour pour la langue de Molière. Portrait.
Géologue et directrice d’une compagnie de forage, Ellen MacNeill est encore émue d’avoir obtenu la citoyenneté canadienne. Cette reconnaissance concrétise sa longue résidence sur cette terre d’accueil. Elle correspond aussi à la dualité linguistique pour laquelle Ellen consacre de nombreuses heures par semaine.
En effet, c’est en 9eme année que la géologue américaine découvre la langue française alors qu’elle vivait aux Etats-Unis. « J’ai aimé tout de suite cette langue grâce à mon professeur. Dès le premier jour de classe, elle n’utilisait que le français. Elle m’a transmis sa passion. »
Après l’université, Ellen a déménagé à Terre Neuve avec son premier mari et a vécu dans une petite ville de pêche. « Comme je ne travaillais pas, j’allais souvent à la bibliothèque et c’est là que j’ai découvert le livre ‘’apprendre le français’’. Il ne m’a plus quittée ! »
Après avoir déménagé en Colombie-Britannique, Ellen a continué à prendre des cours de français dans diverses associations. Suite à son divorce, elle est restée dans cette province où elle a rencontré son second mari. Celui-ci étant originaire de Christopher Lake et souhaitant développer sa compagnie d’extraction de minerais dans le Manitoba et en Saskatchewan, le couple a choisi de s’installer à Prince Albert. « Quand je suis arrivée en ville, je me suis inscrite aux cours de français le soir, offerts par la Société canadienne-française de Prince Albert. Puis, j’ai décidé de passer une annonce afin de trouver un professeur à domicile. »
Ellen MacNeill reconnaît que vivre sa passion du français en Saskatchewan n’est pas toujours facile. « J’écoute beaucoup la radio et la télévision en français, mais je note que les personnes qui maîtrisent cette langue restent seulement entre elles. »
La Canadienne d’adoption constate aussi que la plupart des enfants qui suivent leur scolarité en immersion ne parlent le français qu’à l’école et jamais en dehors. Elle déplore d’ailleurs ne pas entendre plus souvent les gens parler en français dans leur quotidien.
« J’apprends le français dans un pays où il y a deux langues officielles, dont celle-ci. Mais où se parle-t-elle ? Je dois voyager au Québec pour ne parler qu’en français ! »
En tout cas, Ellen MacNeill a pu réaliser cet entretien uniquement en français….
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