TABOU NO MORE

Réflexions sur la santé mentale

 

Tabou no more - Réflexions sur la santé mentale

Leanne Tremblay

Un cuisinier réginois veut devenir le prochain MasterChef Canada

Le Réginois Andres Araneda fait partie des quinze cuisiniers en lice dans la 8e saison de la célèbre compétition culinaire MasterChef Canada. Enseignant en immersion française depuis 16 ans, le trilingue sait jongler entre vie d’artiste et vie familiale. Entretien avec un passionné.

Comment votre histoire d’amour avec la cuisine a-t-elle commencé ?

Tout a commencé avec ma grand-mère. Quand j'étais jeune, j’étais toujours chez elle dans la cuisine. Elle m'apprenait des méthodes de cuisine et mes racines chiliennes.

Quelle importance la cuisine revêt-elle à vos yeux ?

Selon moi, la nourriture est une partie intégrante de la culture, mais aussi de la connexion entre les gens.

Quand ma famille est arrivée du Chili, ils ne pouvaient pas bien communiquer avec les autres, alors ils communiquaient en partageant de la nourriture. C'est une manière universelle de communiquer la gratitude.

C’est quand je vivais au Québec lors de ma troisième année de Baccalauréat en éducation que j’ai commencé à cuisiner pour moi-même.

Transmettez-vous votre amour pour la cuisine dans votre salle de classe ?

Bien sûr ! C'est une excellente façon de forger une connexion avec les élèves : on aime tous manger.

J'intègre souvent la nourriture dans les cours de sciences humaines, surtout en parlant de la culture. J’utilise la nourriture d'une manière amusante pour ouvrir les yeux de mes élèves et les inspirer.

Donc c’est une façon de faire découvrir d’autres cultures ?

Ma classe aujourd’hui est beaucoup plus diverse que ne l’était la mienne dans les années 1990. À part une seule autre fille, j’étais la seule personne qui parlait une langue différente à la maison, la seule personne avec des traditions différentes.

Quelques camarades de classe n'étaient pas toujours les plus gentils envers moi. Ça m’a gêné, et j’avoue que j’ai caché un peu mon identité à l’école à cause de ça.

Mais ça change et, maintenant, les jeunes dans ma classe sont beaucoup plus ouverts.

Quel est le plat que vous préférez préparer ?

La pizza ! C'est rapide, je peux jouer avec les saveurs et les ingrédients, et on peut la partager.

Ma saveur la plus populaire, c'est le style Big Mac. Je mets au four un ensemble de fromage, de viande et d’oignons pour que les saveurs se mélangent.

Une fois que je l’enlève du four, j’ajoute les ingrédients crus comme la laitue, les cornichons et la sauce Big Mac. C'est comme un mélange de chaud et froid, et ça fonctionne très bien !

Comment êtes-vous arrivé à MasterChef Canada ?

En fait, il y a 10 ans, j’ai été accepté à y participer ! Malheureusement, je n’ai pas pu à cause de restrictions avec mon travail à ce moment-là.

Alors l’année passée, quand j’ai vu une annonce sur la page Instagram de MasterChef Canada, j’ai décidé de réessayer. Ça a toujours été mon rêve d’y participer.

Grâce à mon expérience avec la compétition Wall of Chefs, j’avais déjà une idée de quoi faire. Le processus d’audition exigeait plusieurs choses, comme des vidéos et des entrevues, et aussi des démonstrations live sur Zoom.

Comment vous êtes-vous préparé en vue de la compétition ?

La seule chose à faire, c’est de continuer à apprendre de nouvelles techniques et de les pratiquer.

On n’avait aucune idée quoi étudier. Tout était sur la table. Moi, je me suis concentré sur la pâtisserie. J’ai appris à faire des gâteaux et des tartes.

Il fallait aussi se préparer mentalement et émotionnellement, surtout pour garder confiance.  

Vous êtes aussi musicien et artiste visuel. Comment trouvez-vous le temps pour jongler entre toutes ces passions ?

La vérité, c’est que… Je n'ai pas vraiment le temps ! J'adore faire de l’art visuel, et ça fait une vingtaine d’années que je fais de la musique. Mais pour l’instant, je me concentre sur la cuisine.

La vie a ses propres rythmes. Il y a toujours une période où je fais plus de musique, et ensuite plus de dessin. Même avec la cuisine, il y a des périodes où je cuisine des choses plus intéressantes, plus créatives.

En revanche, il y a d’autres moments où je ne fais pas de musique du tout et où la cuisine est juste une autre tâche à faire.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer dans sa passion ?

La chose la plus importante, c'est d’éprouver du plaisir, de s'amuser. C’est aussi important d’établir un but, que ce soit améliorer des techniques de cuisine ou de musique.

Mais une fois que ça n’est plus vraiment une passion, il faut réévaluer. Dans le passé, je faisais de l’art professionnellement. Parfois, je traitais dix projets à la fois. J’ai commencé à perdre l’amusement.

C’est correct si le but est de transformer sa passion en une carrière mais, selon moi, les passions sont une façon de se sortir de la réalité pour un peu de temps.

 

Andres Araneda, entre cuisine et salle de classe

Né à Regina, Andres Araneda a grandi au sein d’une famille chilienne. Polyglotte, il parle espagnol, français et anglais.

Ancien étudiant du programme du Baccalauréat en éducation à l’Université de Regina, Andres est enseignant en immersion française depuis seize ans. Il enseigne actuellement la 6e année à l’école Wascana Plains.

Andres est déjà reconnu pour ses talents en cuisine : en 2020, il a remporté le prix d’or lors d’un épisode de la compétition culinaire Wall of Chefs sur Food Network Canada.

En dehors du travail, Andres se dédie à sa femme Sienna et à son fils Huxley. Il encourage son fils, 11 ans, à cuisiner des choses simples comme les œufs et les sandwiches.

Enfin, Andres est aussi artiste visuel de peintures murales et membre de deux groupes de musique punk. 

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