QUOI DE NEUF?

Vrai ou faux ? Un surmenage (burnout) est un surmenage, qu’on ait le TDAH ou non.
Elyse Proulx-Cullen 9

Vrai ou faux ? Un surmenage (burnout) est un surmenage, qu’on ait le TDAH ou non.

Faux. Les personnes qui ont un TDAH ont une lourde charge supplémentaire à porter. Elles doivent constamment gérer leurs symptômes et les stratégies qui leur sont recommandées.

Malgré le droit à la vie privée et à la confidentialité des dossiers médicaux, elles font face au questionnement perpétuel de divulguer ou non leur TDAH, et ce, dans différents contextes : équipe de travail, relations personnelles, relations familiales, etc.

Cela les mène à devoir s’adapter continuellement aux normes sociales et à combattre de nombreux jugements et mythes oppressants.

Ce fardeau d’adaptation est porté entièrement par les personnes qui ont le TDAH.

Ainsi, ces personnes doivent apprendre à détecter les signaux qui les mènent à camoufler leurs traits neurodivergents.

Ce réflexe de protection est nommé effet caméléon, soit une stratégie d’adaptation pour se conformer aux normes de la majorité. Ce mécanisme est énergivore et a de lourdes conséquences.

Malheureusement, comme la légitimité du TDAH est toujours contestée par de nombreux acteurs et professionnels de la santé de première ligne, cet état des choses peut aussi accroître la surcharge mentale des personnes qui ont le TDAH et limiter l’accès aux soins.

Des mythes à déconstruire

Dans le cas du surmenage-TDAH, les mythes associés au genre sont délétères.

Par exemple, il est rapporté dans la littérature scientifique que les femmes peuvent être particulièrement touchées par le surmenage lié au TDAH, car elles sont aux prises avec les effets nocifs liés aux normes sociétales.

Ainsi, les femmes peuvent avoir tendance à réprimer les comportements associés au TDAH perçus comme étant ‘non féminins’ comme l’exubérance, l’hyperactivité physique et la capacité de réussite dans plusieurs domaines.

Cette répression apporte une charge supplémentaire au fardeau de la gestion du TDAH.

De plus, lorsqu’elles combinent de nombreux rôles tels que la maternité, le développement d’une carrière, la gestion familiale, l’attente sociétale est qu’elles soient exemplaires.

Vers une autre approche de soin

Dans le cas du surmenage associé au TDHA, une approche individualisée est à mettre en œuvre avec des professionnels de la santé.

Les stratégies d’autodétermination sont aussi préconisées. Elles visent la prise de contrôle sur sa propre vie, le développement de l’autonomie et de la prise de décisions, de même que la reconnaissance de ses compétences et la définition de ses limites.

Aussi, depuis quelques années, des services professionnels de coaching TDAH sont disponibles pour aider les individus à différents niveaux : organisation de la maison, désencombrement de l’espace de vie, gestion du temps, etc.

Finalement, au quotidien, les mots d’ordre sont l’indulgence et la bienveillance envers soi-même !

Elyse Proulx-Cullen est candidate au doctorat en sciences de la santé à l’Université de la Saskatchewan. Sa recherche est centrée sur la neurodiversité, la neurodivergence, la douance et la double exceptionnalité.  

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