La santé mentale chez les jeunes enfants
La santé mentale chez les jeunes enfants
Dessin : Francine Proulx-Kenzle
Depuis plus de deux ans, je vous partage mes réflexions sur la santé mentale. Le titre Tabou No more explique mon objectif : réduire le tabou et la stigmatisation sur la question des troubles de santé mentale et mettre de la lumière sur toute la question.
À titre de formatrice certifiée en cours de premiers soins en santé mentale, je suis très sensible au fait qu’une personne sur cinq au Canada éprouvera un problème de santé mentale cette année. Oui, reconnaissons l’éléphant dans le salon ! Les problèmes de santé mentale sont courants.
Malheureusement, nos jeunes ne sont pas épargnés de ces problèmes de santé mentale. En fait, les estimations démontrent le même ratio identifié chez les adultes, c’est-à-dire, jusqu’à vingt pour cent.1 Et nombreux sont les autres enfants qui présentent des troubles affectifs et des problèmes de comportement plus légers, mais tout de même significatifs.
La Rentrée scolaire arrive dans les prochains jours et je ne peux m’empêcher de penser à tous ces jeunes qui se préparent pour l’école, certains avec fébrilité et d’autres cependant, avec anxiété.
Tellement de changement les attendent : nouveaux amis, nouveaux enseignants et, peut-être même, une nouvelle école ! La majorité de ces jeunes vivront ces nouvelles situations avec résilience et flexibilité. Ça sera pour eux une belle aventure !
Pour certains jeunes, l’aventure sera moins intéressante. L’idée de la Rentrée peut même soulever des peurs de séparation, des sentiments d’anxiété ou encore, de dépression. Parents, grands-parents, enseignants, éducateurs, soyez alerte aux changements de comportement qui peuvent être un signe qu’un jeune a besoin d’un soutien supplémentaire.
La bonne nouvelle, c’est que les troubles mentaux peuvent être traités. Il existe de nombreuses approches pour aider un jeune qui vit un problème affectif ou mental. Cependant, il est crucial de les dépister rapidement et de leur venir en aide. Ceci peut faire toute la différence dans le développement d’un jeune.
Un des cinq gestes de base qu’on enseigne dans les cours de Premiers soins en santé mentale, celui « d’écouter sans porter jugement », devient très précieux dans l’ensemble des gestes qu’un adulte peut poser auprès d’un jeune. En fait, ce geste fait aussi partie d’une liste de conseils1 destinés spécialement aux parents qui s’inquiètent d’un changement de comportement chez leurs enfants :
- Parlez à votre enfant de vos inquiétudes. Éviter d’utiliser la confrontation. Écoutez attentivement ce qu’il dit.
- Prenez rendez-vous avec votre médecin de famille et discutez du problème. Le changement de comportement peut avoir une cause physiologique.
- Demandez aux enseignants, gardiennes, amis et famille s’ils ont remarqué des changements chez votre enfant.
- Allez rencontrer le conseiller de votre école, lequel pourrait être en mesure de référer votre enfant vers les services de consultation appropriés.
Les pédiatres canadiens2 offrent aussi des pistes intéressantes à la question : « Comment puis-je veiller au bon développement de la santé mentale chez un jeune ? »
- En l’aidant à bâtir des saines et solides relations : passez un peu de temps ensemble à table, tous les soirs.
- En l’aidant à développer une bonne estime de soi, afin qu’il se sente bien dans sa peau : faites preuve de beaucoup d’amour et d’acceptation.
- En l’écoutant et en respectant ses sentiments.
- En créant un milieu familial rassurant et positif : donnez l’exemple en prenant soin de votre propre santé mentale.
- En l’aidant à régler ses problèmes face à des situations difficiles : évitez de tout prendre en charge.
Le privilège d’être une mamie
La santé mentale des enfants et des jeunes est la responsabilité de tous. Ces enfants dépendent de nous pour leur mieux-être. Je me sens privilégiée de pouvoir contribuer à la santé mentale de mes petits-enfants quand je peux. Le temps que je passe avec eux m’est précieux : j’apprends beaucoup de leur spontanéité, de leur candeur, de leur générosité de cœur. Selon moi, ce qui est encore plus important, est ma contribution à leur bonne estime de soi, car l’amour d’une mamie est inconditionnel !
Sources :
1 L’Institut universitaire de santé mentale Douglas : http://www.douglas.qc.ca/info/enfants-sante-mentale
2 Soins de nos enfants : https://www.soinsdenosenfants.cps.ca/handouts/mental_health
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