Les enseignants soudés dans l’adversité
Les enseignants du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) se sont réunis à Regina les 25 et 26 avril pour le congrès annuel de l’Association locale des enseignantes et des enseignants fransaskois (ALEF) et de l’Association professionnelle des enseignants fransaskois (APEF). Les récentes grèves ont donné une saveur particulière au grand rassemblement.
Les enseignants de la Saskatchewan ont récemment manifesté pour démontrer l’importance de l’éducation et pour protester contre l’état des conditions en enseignement dans la province. Selon leur représentante Roxanne Schulte, présidente de l’APEF, la grève récente a motivé les enseignants.
« Heureusement, l’APEF est chapeautée par la Fédération des enseignants de la Saskatchewan, alors la possibilité d’être présents et ensemble au congrès n’a pas été affectée par la grève récente. »
En outre, la grève a donné une autre valeur au congrès : « On n’a pas l’habitude de se retrouver en personne, mais avec la grève on s’est rassemblés, on était unis », se réjouit la présidente de l’APEF.
Cette dernière note même un regain d’intérêt pour l’assemblée générale de l’ALEF. « Il y avait beaucoup de participation. Je crois qu’il y avait plus d’implication, plus de personnes prêtes à représenter. La grève a fait qu’on voit l’importance du leadership. Les gens voient ça et sont prêts à prendre leur place. »
La pédagogie avant tout
« Avec la COVID et tout le reste, on s’est beaucoup concentré sur le bien-être des enseignants, sur nos besoins en santé mentale. Ce sont des sujets qui sont évidemment très importants et pertinents, mais le comité voulait revenir à la profession : les stratégies d’enseignement et les ressources. Alors, parlons de la pédagogie ! »
Tels étaient les mots employés par Roxanne Schulte pour inaugurer la nouvelle édition du congrès des enseignants, tenu à l’école Monseigneur de Laval de Regina, dont le thème était Parlons pédagogie.
Roxanne Schulte, présidente de l’Association professionnelle des enseignants fransaskois (APEF) depuis 2017
Crédit : Courtoisie
Au programme, l’intervention de plusieurs conférenciers qui, tour à tour, ont proposé divers ateliers mettant en avant des solutions et ressources pour les professeurs. À commencer par Patrick Tremblay, qui a amorcé la série d’ateliers.
« Il nous a parlé de comment insérer l’humour dans le travail pour améliorer la santé mentale et l’engagement du personnel », indique Roxanne Schulte.
Rodger Ross, conseiller aux Affaires autochtones pour le CÉF, a proposé quant à lui un atelier sur la démystification du tabac et a animé un cercle de partage.
« On a eu aussi Réanne Gareau, poursuit la présidente, qui a fait un atelier sur le logiciel Canva qu’on peut utiliser pour un peu n’importe quoi. Et Daniel Fletcher a animé un atelier sur la technologie, comment on peut utiliser des ordinateurs pour rendre notre travail plus efficace. »
De son côté, la Société historique de la Saskatchewan (SHS) a offert deux ateliers à teneur originale : comment apporter la danse et la musique folkloriques dans la salle de classe.
Un banquet sentimental
Au cours du banquet du jeudi soir, Monica Ferré, conseillère scolaire de la région de Zenon Park, et Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), se sont adressés aux 200 éducateurs rassemblés au REAL District.
« En tant qu’ancienne enseignante, je reconnais les défis qui vous attendent dans la salle de classe », a commencé Monica Ferré. « C’est une année remplie de défis, mais aussi de succès. Notre monde est en constante évolution et il faut reconnaître votre passion, détermination et créativité », a continué Ronald Ajavon.
Le discours a été suivi par l’annonce de plusieurs départs à la retraite, moment où les convives ont pu se rendre compte des liens étroits noués entre membres du CÉF. Un bon nombre d’entre eux sont même unis par des liens familiaux.
« Terry n’est pas seulement notre ancien enseignant et notre collègue, c’est aussi notre oncle », ont exprimé les nièces de Terry Gaudet en le félicitant pour sa retraite.
« Sa présence a vraiment influencé notre choix de devenir des enseignantes et de revenir à Saint-Isidore-de-Bellevue », ont-elles ajouté.
Pour féliciter le départ à la retraite de Richard Dubé, l’équipe de l’École canadienne-française de Saskatoon a composé quant à elle une chanson sur la mélodie de Wagon Wheel et a entraîné toute la congrégation dans une session de karaoké.
Les leaders reconnus
Rosalie Lizée et Heather Durand, membres de l’équipe des services éducatifs du CÉF, ont présenté deux prix d’enseignement lors du banquet.
Le prix Dubois-LeBlanc, accordé à un enseignant ou à un conseiller du CÉF en reconnaissance de la qualité de son implication au niveau du perfectionnement professionnel dans les écoles fransaskoises, a été remis à Daniel Fletcher, conseiller pédagogique et ancien directeur de l’école Monseigneur de Laval Pavillon élémentaire.
Puis, le prix Onésime Dorval a été décerné à Julie Pelletier, directrice adjointe et orthopédagogue à l’école Monseigneur de Laval Pavillon élémentaire. Ce prix, qui tire son nom de la première enseignante brevetée de la province, félicite un enseignant qui a démontré les mêmes qualités que cette pionnière de l’éducation.
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