Les élévateurs à grains mis à l'honneur à Prud'homme
Margret Asmuss et sa famille
Margret Asmuss entourée de son époux Peter Krebs et de leurs trois fils Andreas, Nikolai et Liam (de gauche à droite).
Crédit : Courtoisie
En partenariat avec le Quill Plains Museum Network, le musée multiculturel Providence de Prud'homme offre depuis le début de l'hiver une exposition mettant en valeur différents élévateurs à grains de la province, symboles de l’économie locale.
Depuis plusieurs décennies, les silos à grains en bois sont en déclin dans les Prairies. Ces derniers constituaient autrefois de vrais repères et symboles dans les communautés rurales. « Plusieurs musées locaux ont prêté leurs objets pour cette exposition qui permet de voir des élévateurs à grains de partout dans la Saskatchewan », explique Margret Asmuss, présidente du musée depuis une douzaine d'années.
Une partie de l'exposition est consacrée à l'ancien élévateur à grains du village, démoli il y a 25 ans. « C'était un jour très triste pour la communauté, se remémore la présidente. Il y a eu beaucoup de larmes, les gens étaient attachés à ce monument », exprime-t-elle.
Un gardien multiculturel
Situé dans l'ancien presbytère de Prud’homme, construit en 1907, le Musée multiculturel Providence de Prud'homme est un véritable gardien de l'histoire de nombreuses cultures. « Le musée préserve l'histoire de tous les groupes qui ont des racines dans notre région : les Autochtones, les Hongrois, les Ukrainiens, les Allemands et les Polonais, entre autres », explique Margret Asmuss, elle-même d'origine allemande et francophile.
L’histoire des Fransaskois n’est pas en reste : « Le musée préserve une grande partie de l’histoire des francophones en Saskatchewan, surtout celle qui vient des personnages qui ont laissé leurs marques comme Monseigneur Bourdel, le pionnier de la radio-française Monseigneur Baudoux et la gouverneure générale Jeanne Sauvé qui a été la première femme à occuper ce poste et qui est née à Prud’homme », détaille la présidente.
En 2012, des problèmes au sous-sol ont mis en péril la stabilité du bâtiment. Le conseil du musée a travaillé pendant plusieurs années afin de trouver des fonds. « Grâce à beaucoup de travail et de générosité de la part de Patrimoine canadien, Diversification de l’économie de l’Ouest et des gens locaux, nous avons récolté près de 100 000 dollars », se réjouit Margret Asmuss.
Ces fonds ont permis au musée, le seul de la ville, de se refaire une beauté. « Nous avons acheté de nouvelles fenêtres, refait le sous-sol et changé les chaudières », illustre la responsable. Le bâtiment est maintenant solide, mais il ne roule pas sur l’or : chauffer ce dernier s'avérant trop coûteux, il reste fermé pour l'hiver.
Une famille trilingue
Originaire de Saskatoon et d'origine allemande, Margret Asmuss se décrit comme francophile. « J'ai fait des études en français et j'ai passé beaucoup de temps en France. Mes trois garçons sont allés à l'école Providence qui est l'école française ici à Vonda », explique-t-elle. L'un d’eux est aujourd’hui chargé de projet de tutorat pour l'Association jeunesse fransaskoise.
« Nous ne sommes pas fransaskois, mais nous sommes très impliqués dans la francophonie en Saskatchewan. J'ai décidé d'étudier le français à l'université surtout parce que je savais que c'était la deuxième langue officielle du Canada et je pensais que cela allait être utile de la comprendre. Et, en Europe, si on parle anglais, français et allemand, on peut passer partout », dit-elle simplement.
L'exposition des élévateurs à grains est située dans le magasin général du village, Shop ‘N Stay, le musée étant fermé pour la saison. L'exposition sera offerte jusqu'au mois de mai 2021.
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