FDÉFO: un financement tremplin pour la fransaskoisie
Pour sa deuxième année, le programme du Fonds de développement économique francophone de l'Ouest (FDÉFO) a retenu quatorze projets dans l’Ouest canadien, dont quatre en Saskatchewan. Totalisant plus de 150 000 dollars, ces projets novateurs font des heureux du côté de Ponteix, Gravelbourg, Saint-Louis et Regina.
Au total, le FDÉFO apportera 412 500 dollars aux 14 projets de l’Ouest. « Le programme a pour objectif de favoriser et d’appuyer financièrement un développement économique francophone à travers des projets conçus et réalisés par les communautés de langue officielle en situation minoritaire de tout l’Ouest canadien », explique Jean de Dieu Ndayahundwa, gestionnaire en développement économique communautaire et entrepreneurial au Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS).
Nouvelle initiative de financement sur trois ans, le programme est administré par le CÉCS et financé par Diversification de l’économie de l’Ouest (DÉO). La mise en œuvre des quatre projets fransaskois se fera jusqu’au 31 mars 2022.
Des projets de revitalisation
Le bâtiment du Centre culturel Maillard de Gravelbourg bénéficiera d’une modernisation de ses équipements.
Crédit : Courtoisie du Centre culturel Maillard
Après les jardins hydroponiques à l’école Boréale de Ponteix, c’est au tour du Centre culturel Maillard de Gravelbourg de profiter des fonds. En partenariat avec le musée de Gravelbourg, le centre invitera bientôt son public à se rassembler pour des expositions d’art ou encore des réceptions.
La modernisation du bâtiment passera par des changements majeurs à l’intérieur : « La grande salle sera dotée d'un nouveau système de son et lumière, d’un espace de rangement, et la cuisine sera complètement réaménagée avec de nouveaux comptoirs, de nouveaux équipements et appareils », détaille Maria Lepage, présidente de l’Association communautaire fransaskoise de Gravelbourg (ACFG).
La salle pourra accueillir des groupes de taille moyenne de toute la province, des organismes, des réunions de famille, des classes, ainsi que des activités culturelles, et proposera du matériel informatique en libre accès.
Un pont chargé d’histoire
Le pont de Saint-Louis fait l’objet d’un projet patrimonial par la Société historique de la ville.
Crédit : villageofstlouis.com
Plus au nord, c’est la Société historique de Saint-Louis qui profitera de ces fonds bienvenus pour un projet de revitalisation de son pont entrepris en 2018, visant à faire de ce dernier un lieu historique, culturel et touristique.
L’objectif est de rendre cette construction centenaire accessible aux piétons afin qu’ils puissent voir la rivière Saskatchewan Sud et tenir des activités sociales et culturelles sur le pont, telles que des spectacles ou des événements de sons et lumières.
La première étape de cette revitalisation a consisté en l’installation d’un nouveau réseau d’éclairage sur toute la longueur du pont. La deuxième étape a été la commande d’un nouveau grillage symbolique pour remplacer les barrières posées par le ministère de la Voirie de la Saskatchewan aux deux extrémités du pont. Ce nouveau grillage, fabriqué par l’artiste fransaskois Constant Poilièvre, a été installé à l’extrémité sud du pont, côté village, en juillet 2020.
« Ce grillage est représentatif de l’histoire de la région. Il incorpore une sculpture en fer forgé d’une charrette métisse conduite par une femme, avec au milieu une tête de bison, symbole de la région, et un pionnier labourant son champ avec une charrue à deux socles tirée par un cheval, représentant la contribution des nouveaux pionniers dans la région, largement francophones », explique Michel Dubé, bénévole pour la Société historique de Saint-Louis.
La troisième étape du projet s’est traduite par la mise en place de quatre mâts arborant les drapeaux métis, fransaskois, saskatchewanais et canadien à l’entrée sud du pont. Enfin, la quatrième et dernière étape du projet n’est autre que la future installation de bancs sécurisés par un grillage afin que les piétons et touristes puissent s’asseoir et admirer le paysage de la vallée et les activités extérieures.
Du local à l’international
Du côté de Regina, c’est un projet collaboratif entre les Éditions de la nouvelle plume (ÉNP) et l’Association canadienne-française de Regina (ACFR) qui est financé. Le projet permettra aux ÉNP de diversifier leurs actions en développant de nouvelles stratégies de mise en marché afin d’augmenter le volume des ventes de livres dans l’Ouest, au Canada et à l’extérieur du pays.
« Le conseil d’administration est très heureux de cette nouvelle. Nous avions déjà commencé à développer un plan de mise en marché. Et, plus récemment, nous avons réussi à négocier une entente avec la librairie indépendante McNally Robinson à Saskatoon pour être exposés et vendus », indique Laurier Gareau, président de la maison d’édition.
Pour garantir les meilleurs résultats, les ÉNP partageront les services d’un employé avec l’ACFR. Cette personne suivra un plan de promotion mis en place par le comité responsable du projet et les membres du conseil d’administration.
Le président des ÉNP explique que « la personne aura pour tâche de développer tout un plan de mise en marché et de promotion de nos produits autant sur la scène locale et provinciale qu’internationale ». Un poste que le conseil d'administration espère renouveler lors de la prochaine année fiscale afin de continuer à faire grandir le projet.
À travers ce partenariat, l’ACFR pourra quant à elle développer sa clientèle, dresser un profil de la communauté francophone de Regina et faire mieux connaître ses activités. « Lors du dépôt du projet au CÉCS, nous avions mentionné notre intention de pouvoir identifier le profil de la communauté francophone de Regina, mais aussi les organismes qui offrent des services en français », ajoute Laurier Gareau.
Des objectifs ciblés
Jean de Dieu Ndayahundwa, gestionnaire en développement économique communautaire et entrepreneurial au Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS)
Crédit : Courtoisie du CÉCS
Les projets financés par le FDÉFO doivent démontrer un impact réel et des retombées. « Les résultats doivent être clairs et mesurables, que ce soit dans les secteurs du commerce, de l’immigration, de l’économie verte, de la jeunesse ou encore du tourisme », souligne Jean de Dieu Ndayahundwa.
Ainsi, la modernisation et la mise à niveau de l’équipement du Centre culturel Maillard à Gravelbourg cochent la case tourisme, car le projet valorisera l’attractivité touristique francophone, encourageant le tourisme local.
De son côté, la revitalisation de l’histoire franco-métisse autour du pont de Saint-Louis cochera la case patrimoine, le pont constituant un véritable trait d’union entre la communauté francophone et métisse de cette région. Là encore, la dimension touristique sera importante dans la découverte de la culture franco-métisse.
« Ce qui est devenu désuet deviendra une attraction et une source de fierté pour toute la région », annonce fièrement Michel Dubé. Et d’ajouter : « Le développement de cette attraction peut évoluer pendant plusieurs années. Ce point touristique pourrait devenir un centre de développement d’artistes, de produits locaux et de cuisine locale par le biais de banquets gastronomiques et de projets culturels », évoque-t-il.
Finalement, le projet collaboratif entre les ÉNP et l’ACFR permettra d’entreprendre de nouvelles initiatives au niveau du développement économique communautaire dans la capitale saskatchewanaise.
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