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Donner une voix commune à la petite enfance

Donner une voix commune à la petite enfance

Une nouvelle coopérative vient de voir le jour en Saskatchewan : la Coopérative fransaskoise des centres éducatifs à la petite enfance.

Cette structure regroupe dix centres répartis dans autant d’écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) et compte à sa tête Loubna Dabet, forte d’une quinzaine d’années d’expérience dans le domaine.

Cette dernière a pour mission de briser l’isolement des directions, de soutenir les éducateurs et d’offrir une représentation unifiée auprès des partenaires et du gouvernement.

L’Eau vive l’a rencontrée pour en savoir plus sur ce nouveau venu dans la Fransaskoisie.

Quel est le mandat de cette nouvelle coopérative ?

Notre mandat est double : accompagner les directions et les éducateurs dans leurs défis quotidiens et leur développement professionnel, et offrir une voix commune aux centres de petite enfance.

Nous voulons devenir un point central pour obtenir du soutien, partager des idées et trouver des solutions adaptées à leurs réalités.

Concrètement, cela passe par l’organisation d’événements de réseautage, de formations et de rencontres régulières.

Nous allons également créer un poste d’expert en ressources humaines pour soutenir le recrutement et la rétention du personnel, particulièrement en milieu rural.

Qu’est-ce qui a motivé la création de cette coopérative ?

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Loubna Dabet, directrice de la Coopérative fransaskoise des centres éducatifs à la petite enfance Crédit : Courtoisie du Collège Mathieu

L’idée était de représenter collectivement les centres de la petite enfance. Les dix directions avaient besoin d’un seul porte-parole pour dialoguer avec le gouvernement et les partenaires, plutôt que de fonctionner chacune de leur côté.

Il y avait un vrai vide organisationnel. Désormais, grâce à la coopérative, les directions disposent d’une instance qui parle en leur nom et centralise les démarches. C’est une façon de professionnaliser et de solidifier le réseau.

Le conflit récent entre le CÉF et les centres de petite enfance a-t-il joué un rôle ?

Ce conflit a mis en lumière le besoin de mieux structurer la gouvernance des centres et de leur donner une représentation forte.

Les directions se retrouvaient parfois sans interlocuteur pour certaines problématiques, par exemple les loyers ou les relations institutionnelles. La coopérative répond directement à ce besoin en formalisant un espace de dialogue et de représentation.

Quels sont vos objectifs à court et long termes ?

À court terme, nous avons déjà établi des partenariats, notamment avec l’Association des parents fransaskois (APF), Vitalité 55+ et le Réseau Santé.

Cela permet, par exemple, d’offrir des formations en santé mentale aux éducateurs et de développer des projets intergénérationnels où des aînés lisent des histoires aux enfants.

À long terme, je souhaite que la coopérative devienne un acteur incontournable de la petite enfance en Saskatchewan.

Nous voulons offrir davantage de formations en français, créer un esprit communautaire solide et rehausser la qualité des services offerts aux enfants et aux familles.

Quels défis principaux entrevoyez-vous ?

Le premier défi est la reconnaissance. Nous partons d’une page blanche : il faut que la coopérative soit identifiée comme un acteur central. La collaboration avec les partenaires sera clé.

L’autre défi majeur reste le recrutement et la rétention du personnel. Nous allons créer des outils spécifiques pour appuyer les centres, en milieu urbain comme rural.

Quelles retombées positives escomptez-vous ?

Nous voulons offrir un lieu d’échanges, de formation et de valorisation du métier. Les retombées se feront sentir à tous les niveaux : meilleure qualité des services pour les enfants, accompagnement renforcé pour les parents et conditions de travail améliorées pour les éducateurs.

Comment fonctionne concrètement la coopérative ?

Les dix directions des centres membres constituent le cœur de la coopérative. Mais nous n’excluons pas d’élargir à d’autres centres ou garderies familiales bilingues.

Les membres bénéficient de formations professionnelles, d’un réseau solidaire et de partenariats pour faciliter l’achat de matériel ou l’assurance.

Loubna Dabet, première directrice

Loubna Dabet dispose de plus de 15 ans d’expérience dans le domaine de la petite enfance. Elle a travaillé en France, au Manitoba et en Alberta, notamment comme enseignante et coordonnatrice au Collège Mathieu.

En outre, elle connaît les partenaires communautaires et les réalités du terrain. Depuis sa nomination à la tête de la coopérative, elle coordonne les activités et les services pour les dix centres éducatifs membres.

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