Corvée de tourtières : les francophones se mobilisent aux Saints-Martyrs-Canadiens

Le 18 octobre, la paroisse Saints-Martyrs-Canadiens a tenu sa traditionnelle grande corvée de tourtières avec toujours le même objectif : financer la vie paroissiale tout en rassemblant la communauté. Au total, 368 tourtières ont été commandées, récoltant 7 360 dollars en ventes.

Quarante bénévoles étaient présents dès six heures du matin pour cuire et refroidir la viande.

À huit heures, les équipes ont pris le relais pour rouler la pâte, garnir, sertir, dorer et enfourner.

Le flux s’est ensuite organisé entre refroidissement, mise en boîtes et étiquetage, jusqu’à la vente aux clients en fin d’après-midi.

« On tient cette corvée depuis 2014 et elle fonctionne », souligne Raymond D. Lepage, bénévole de longue date.

« Nous avons vendu 368 tourtières samedi et visons 1 000 sur l’année. Déjà 800 sont parties en précommande. C’est la levée de fonds la plus importante de la paroisse ! »

L’enjeu derrière la corvée

Au-delà de l’effort collectif, la réalité budgétaire s’impose : « L’église est dans le rouge d’environ 9 000 dollars » souligne le bénévole et paroissien Réjean Violette.

« Il faut se mobiliser pour la seule église francophone de Saskatoon », ajoute l’homme engagé qui appelle à diversifier les initiatives et à renforcer les dons pour stabiliser la situation.

Raymond D. Lepage partage la même préoccupation : « On cherche la relève. La corvée marche, mais il faut préparer la suite. »

Si la mécanique est bien huilée, le sang frais fait défaut. « Chacun connaît sa mission et ça donne envie de revenir, commente Mariana Awad, bénévole. Mais la prochaine fois, j’aimerais voir plus d’enfants. »

Aristide Memel a justement choisi d’impliquer ses enfants : « Ils ont découvert les étapes et appris en participant. Ça donne envie à d’autres jeunes de venir. C’est un geste pour la paroisse. »

Au fil des années, la corvée de tourtières est devenue un marqueur d’identité pour la communauté catholique francophone de Saskatoon.

Au-delà des tourtières, il s’agit surtout de financer la paroisse, de rassembler les générations, de transmettre un savoir-faire et d’accueillir de nouveaux bénévoles.

« On reçoit et on donne à la fois », résume Raymond D.Lepage. « On finance la paroisse et on tisse des liens. Pour durer, il nous faut des mains nouvelles. »

Une organisation millimétrée

Derrière la journée du 18 octobre se cache une logistique rigoureuse, étalée sur plusieurs semaines. Chaque étape a mobilisé des bénévoles déterminés à faire de cette corvée un succès.

« La première corvée est un succès. De la joie, des sourires, une participation constante tout au long de la journée… » relève le bénévole Bertrand Yew. « Rien n’est laissé au hasard », dit-il.

Tout a commencé le 17 septembre, lorsque quatorze bénévoles ont pelé, cuit et pilé 250 livres de pommes de terre, soigneusement coupées et congelées pour la préparation de la garniture.

Le 2 octobre, une autre équipe s’est réunie en soirée pour pétrir 90 livres de pâte, divisées, emballées et entreposées au congélateur.

Puis, le 16 octobre, place aux 50 livres d’oignons et aux épices : pelage, hachage et conditionnement dans 56 sachets, tout était prêt pour le grand jour.

Enfin, le 18 octobre, dès les premières heures, les fours se sont allumés et la cuisine s’est animée : cuisson de la viande, roulage de la pâte, assemblage et cuisson des tourtières, puis vente et rangement avant la messe du lendemain.

Les fonds récoltés serviront à soutenir les activités pastorales, l’entretien de l’église et les projets communautaires de la paroisse.