Élections : une victoire libérale bien vue par les Fransaskois ?
L’élection du Parti libéral et de Justin Trudeau le 19 octobre devrait être bien vue par la communauté fransaskoise, même si certains experts de la francophonie canadienne pensent que le dauphin est peu intéressé par le dossier des langues officielles.
Pourquoi les Fransaskois devraient-ils se réjouir devant cette majorité libérale? D’abord, elle garantit un minimum de quatre années de stabilité qui ne serait pas possible si libéraux, conservateurs ou néo-démocrates avaient formé un gouvernement minoritaire. Ensuite, la défaite du Premier ministre Harper pourrait présager un retour de la démocratie à la Chambre des communes et une plus grande transparence dans les affaires du gouvernement. Enfin, les Libéraux ont toujours été plus ouverts aux dossiers de la francophonie canadienne et à ceux des arts et des artistes que l’a été le gouvernement Harper depuis dix ans.
La communauté fransaskoise sera sûrement intéressée de voir dans quel état le nouveau gouvernement trouvera les finances publiques quand il sera assermenté le 4 novembre prochain. Car si l’on découvre que le gouvernement Harper a laissé un énorme déficit, plutôt que le surplus qu’on nous avait promis au printemps, l’appui financier aux communautés de langues officielles pourrait à nouveau demeurer gelé au niveau de 1995.
En effet, les francophones de Saskatchewan fonctionnent encore en 2015 avec des budgets équivalents à ceux d’il y a vingt ans. Souhaitons que le nouveau pouvoir accepte d’augmenter ce financement, comme il devra le faire pour les Premières Nations, pour les services de santé, pour les aînés et ainsi de suite. Mais, si les finances sont abracadabras, la société canadienne entière sera perdante.
Stephen Harper s’est vanté pendant trois mois de campagne d’avoir réduit les taxes, assurant que les Canadiens étaient mieux placés que les gouvernements pour dépenser l’argent public.
Tout le monde aime recevoir une diminution sur ses impôts. Toutefois, comme Canadiens, nous avons été gâtés par des programmes sociaux en santé, en éducation, etc. Dix ans de gouvernement Harper veut dire que ces programmes sociaux sont aujourd’hui menacés. Les lignes d’attente pour des chirurgies ou dans les salles d’urgence sont le résultat des 36 milliards de dollars de réduction des programmes de santé par le pouvoir Harper.
En éducation, on parle aujourd’hui de « user fees » pour les repas à l’école. Voilà certains des problèmes occasionnés par des gouvernements qui cherchent à se faire élire et réélire en réduisant les taxes.
Voilà ce que Justin Trudeau et son nouveau gouvernement majoritaire aura à adresser après le 4 novembre, alors qu'on connaîtra la composition du conseil des ministres libéral.
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