Tous mes sens sont en éveil. Et pour preuve : ils nous permettent de déployer tout un éventail d’expressions idiomatiques. Les connaissez-vous toutes ?
L’ouïe
Entrer par une oreille et sortir par l’autre, c’est écouter ce qu’on dit, mais ne pas en tenir compte. Écouter aux portes, c’est essayer d’entendre une conversation privée.
Si j’écoute la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe, c’est que je porte attention aux choses en devenir plutôt qu’aux événements se terminant.
Tenant un loup par les oreilles, je suis dans une situation difficile. Si je me fais tirer l’oreille, je me fais réprimander.
Entre deux sons de cloche, j’entends deux opinions sur le même sujet. Sonnant les cloches à quelqu’un, je le gronde fortement, souvent pour une faute commise.
La vue
En mettre plein la vue, c’est éblouir tout le monde. Voir 36 chandelles, c’est avoir la tête qui tourne, souvent après avoir reçu un coup.
En voir des vertes et des pas mûres, c’est être témoin de choses choquantes ou incongrues. Si je n’y vois que du feu, j’ai tendance à me faire tromper par une variété de choses ou de situations.
Courant après mon ombre, je me livre à des recherches vaines ou des espoirs impossibles. Je regarde de si près à si peu de chose quand je m’attarde sur des détails insignifiants.
Je vois midi à ma porte quand je favorise mes propres intérêts. Qui trop regarde quel vent vente, jamais ne sème ni ne plante. Autrement dit, l’hésitation et l’incertitude empêchent d’agir.
Le toucher
Toucher sa bille, c’est avoir des compétences impressionnantes dans un domaine donné. Mais toucher du doigt, c’est être sur le point de découvrir quelque chose.
Botter en touche, c’est éviter habilement un sujet gênant ou une situation délicate pour ne pas avoir à y répondre aussitôt.
Quand j’en touche deux mots, je parle discrètement des choses.
Si je fais toucher du doigt, je convaincs les autres par des preuves irréfutables.
Si je les ai dans la peau, j’ai un attachement très fort pour eux.
L’odorat
Mettant quelqu’un au parfum, je le place dans la confidence. Ayant du nez, je suis perspicace.
Avec les doigts dans le nez, je fais facilement les choses.
Je peux peindre une fleur, mais pas son odeur, donc je peux représenter la beauté extérieure et la forme d’une chose ou d’une situation mais pas son essence la plus profonde et son caractère unique.
Si je sens le roussi, je sens que la situation va mal tourner, ou que des ennuis se profilent. Je sens la cocotte, une odeur désagréable dans l’affaire.
L’argent n’a pas d’odeur. Sa source n’est pas importante, seule sa valeur compte.
Le goût
Je mange à mon goût et je m’habille au goût des autres. Je trouve un équilibre entre l’authenticité personnelle et le besoin de me conformer aux normes d’autrui.
Le goût est fait de mille dégoûts : ce que j’aime est souvent défini par ce que je n’aime pas.
Il y a à boire et à manger. Je trouve du bon et du mauvais dans une situation ou d’une chose.
Finalement, les goûts et les couleurs… Je suis libre d’avoir mes propres opinions sans qu’il y ait à en débattre.