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Deux étudiantes en santé récompensées pour leur engagement envers le français

Deux étudiantes en santé récompensées pour leur engagement envers le français

Passionnées par les soins de santé et déterminées à offrir des services en français, deux étudiantes en sciences infirmières ont reçu une bourse de 1 000 dollars du Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS). Une façon de soutenir des carrières naissantes, mais aussi le système de santé en français.

Desirée Rabut, étudiante en deuxième année du programme collaboratif en sciences infirmières à Polytechnique Saskatchewan et à l’Université de Regina, explique que sa passion pour les soins infirmiers est apparue en observant des proches.

« Les soins infirmiers sont une carrière très importante qui demande beaucoup de détermination et d’effort. »

Le français occupe une place essentielle dans le parcours de la jeune femme.

« J’ai eu l’occasion de parler en français avec quelques patients. Cela nous a aidés à mieux communiquer et à établir une meilleure relation infirmière-patient. »

Désirée Rabut voit la langue française comme un outil indispensable pour offrir des soins de qualité dans un pays bilingue et auprès d’une communauté fransaskoise qui a le droit de recevoir des services de santé dans sa langue.

Pour Noura Coulibaly, étudiante en troisième année du même programme, le choix d’une carrière en santé remonte à un événement marquant survenu peu après son arrivée au Canada.

Victime d’un accident de vélo à l’âge de 12 ans, elle se souvient : « Je ne parlais pas encore anglais et le médecin ne parlait pas français. Je me sentais impuissante, triste et frustrée, car j’étais incapable de me faire comprendre dans un moment de stress et de douleur. »

Cette expérience a façonné la vocation de l’étudiante : « Je veux être là pour cette petite fille qui, un jour, pourrait se retrouver dans la même situation que moi. »

Le français au cœur des soins

Pour ces étudiantes, la langue française n’est pas seulement une compétence académique, mais un engagement professionnel.

Noura Coulibaly raconte avoir pu aider une patiente atteinte de démence qui ne s’exprimait qu’en français.

« Grâce à ma langue, j’ai pu comprendre ses besoins et surtout plaider en sa faveur alors que les autres soignants ne la comprenaient pas. »

Desirée Rabut souligne elle aussi l’importance de la communication dans la relation thérapeutique.

« Offrir des soins dans la langue dans laquelle on se sent le plus à l’aise permet d’éviter des malentendus et d’améliorer les résultats pour le patient. »

Une réponse à un besoin provincial

Selon Innocent Minega, directeur du RSFS, la Saskatchewan compte environ 1 000 professionnels de la santé capables d’offrir des services en français.

Ce chiffre demeure insuffisant pour répondre pleinement aux besoins des communautés francophones et bilingues.

Kholoud Jdi, infirmière et agente de développement pour Vitalité 55+, ajoute : « On estime qu’en 2025, environ 6 % des professionnels de la santé en Saskatchewan ont des compétences en français, mais seulement 1 à 2 % l’utilisent régulièrement au travail. »

Ainsi, « le nombre total estimé de praticiens francophones ou bilingues serait donc d’environ 1 500 à 1 600 personnes sur 26 000 professionnels. »

L’infirmière précise aussi que, en 2025, dans la province, une vingtaine d’étudiants sont inscrits dans des programmes de formation en santé en français ou bilingues.

À propos des bourses offertes par le RSFS, elle souligne : « Les bourses sont un levier important et stratégique pour attirer davantage d’étudiants vers les professions de santé en français. »

Et d’ajouter : « Les bourses doivent être ciblées, bien diffusées et intégrées à une vision à long terme, appuyée par les établissements de formation, le système de santé et les organismes communautaires francophones. »

Noura Coulibaly et Desirée Rabut aspirent toutes deux à travailler dans des milieux exigeants, l’une auprès des populations marginalisées, la seconde aux urgences, et ce, tout en continuant à offrir des soins en français.

Leur message aux jeunes francophones intéressés par une carrière en santé est clair : « Foncez ! Le besoin est grand, surtout en français. Votre bilinguisme est un vrai atout et vous pouvez vraiment faire une différence dans la vie des gens. »

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