QUOI DE NEUF?

C’est décidé, je vide la maison
Mélanie Fossourier 41

C’est décidé, je vide la maison

Trop de vêtements, trop de jouets, trop de livres, c’est effrayant tout ce qu’on peut entasser dans une maison en dix ans. Comme ça doit être agréable de vivre dans un environnement épuré où il n’y aurait que l’essentiel ! Selon le slogan à la mode, less is more.

Moi aussi au début je comprenais mal le concept « moins, c’est mieux ». C’est rare de trouver que le verre est trop plein (ou pas assez vide, selon le point de vue).

Mais après quelques recherches, je dois avouer que cette tendance au minimalisme a un côté attirant. Il s’agit simplement de se sentir mieux en possédant moins. Moins d’objets, c’est plus de place. Moins de fouillis, plus d’espace mental.

Je m’imagine l’heureuse propriétaire d’un espace mental de quatre chambres, ouvrant sur 100 mètres carrés de sérénité avec sa tranquillité d’esprit attenante. La perspective d’une maison vide résonne en moi.

J’avais déjà tenté des années auparavant de mieux organiser notre condo en faisant des origamis avec des pulls et des chaussettes. J’avais été refroidie par l’intransigeance nipponne de l’artiste du rangement. J’avais renoncé.

Mais aujourd’hui j’ai compris, il ne suffit pas de ranger, il faut trier. Le zen est à ce prix. J’ai déplié mes manches origamis et me les suis remontées. C’est décidé, je vide la maison !

Faire du tri dans sa vie

Rien n’est moins gratifiant comme tentative. Ranger, ça met un bazar pas possible. Il faut d’abord tout sortir des placards, trier, se débarrasser finalement de deux petites cuillères dépareillées et tenter de remettre le reste dans les placards qui, évidemment, ne ferment plus. On dirait que les objets ont fait des petits. Less is more. Je commence à comprendre.

Ensuite, quiconque a déjà essayé de vider une maison habitée par trois enfants et mon mari sait qu’il faut faire ça en l’absence des occupants sus-cités.

Sinon, le carton où on a patiemment collecté pendant une matinée entière les objets non utilisés depuis une décennie se transforme, abracadabra, en coffre aux trésors. « Oh, mais j’adore ce jouet ! » « Chouette, je cherche ce truc depuis dix ans ! »

Enfin, que faire des deux caisses que j’ai finalement réussi à exfiltrer de chez nous ? Par chance, un vide grenier gratuit est organisé par une association francophone du coin.

Il suffit de venir avec des objets à donner aux membres de la communauté. Le principe est séduisant.

Seulement, une fois les douze exposants installés, la communauté est au complet. Qui voudrait repartir avec encore plus d’objets qu’il n’en avait apportés ? Le principe est idiot. Je suis furieuse, d’autant que la troisième caisse n’entre pas dans ma voiture.

Je ne saurai donc jamais si une maison vide procure la sérénité. Mais je sais que ça a rapporté le prix Goncourt à Laurent Mauvignier. Vite, en librairie ! En cherchant bien, il y a encore un peu de place sur mes étagères !

Partager

Imprimer

À venir RSS - activitésExportation iCalendar