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Francine Proulx-Kenzle
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La santé mentale et les préjugés

La santé mentale et les préjugés

La santé mentale et les préjugés

Illustration : Francine Proulx-Kenzle
Imaginez un trouble de santé mentale qui dit ceci :

« L’âge, le sexe, le genre, l’ethnie, ça m’importe peu… j’excelle à créer la confusion, à diviser les familles, les couples. À faire vivre les pires émotions : la honte, la tristesse, l’humiliation. Le plus beau dans tout ça : la plupart du temps, les gens font comme si je n’existais pas. »

Voilà qui explique ma motivation et ma passion pour briser les tabous reliés aux problèmes de santé mentale. Je crois qu’il est possible de faire face à cette réalité dans notre société. Avec un peu de courage et beaucoup de volonté, nous pouvons choisir de nous outiller pour mieux comprendre et enrayer les stéréotypes sur les problèmes de santé mentale.

Le scientifique Albert Einstein, comme il l’a dit si bien : « Quelle triste époque où il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. »

Comment alors désintégrer ces préjugés ? Comment défaire les fausses croyances et les incompréhensions ? Tout commence par la sensibilisation et l’éducation.

En janvier dernier, j’ai participé à la campagne de sensibilisation « Cultiver la résilience » par Financement agricole Canada1. À l’occasion de la cérémonie d’ouverture, j’ai été très touchée par le témoignage d’un agriculteur. Durant une session d’information sur la prévention du suicide avec un panel d’experts, cet homme a eu le courage de se lever pour prendre la parole devant plus de 200 personnes. Il a exprimé sa profonde appréciation pour ce nouveau paradigme dans le monde de l’agriculture, où un homme comme lui pouvait oser dire qu’il était surpassé par les pressions de temps et d’argent et par d’autres éléments hors de son contrôle. Avec beaucoup d’émotions, il a partagé comment son jeune frère n’avait pas pu tenir le coup, et s’était suicidé deux ans auparavant.

On ne pourra jamais calculer exactement le nombre de vies sauvées avec un programme de sensibilisation tel que « Cultiver la résilience ». Cependant, nous pouvons être assurés que l’éducation et la sensibilisation peuvent combattre les préjugés sur la maladie mentale.

Il y a encore du travail à faire, tout n’est pas gagné. Encore aujourd’hui, nous pouvons entendre des idées basées sur de fausses croyances, telles que :

  • •  Une personne atteinte d’un trouble psychotique (schizophrénie) est violente
  • •  Une personne atteinte d’un trouble de l’humeur (dépression) manque de volonté
  • •  Une personne atteinte d’un trouble anxieux a une faible personnalité

Pensez-y, oseriez-vous dire les phrases suivantes :

  • •  Une personne atteinte d’un cancer veut simplement de l’attention
  • •  Une personne atteinte d’une maladie du cœur : une autre excuse pour ne pas travailler

Bien sûr que non ! Nous ne blâmons pas une personne pour avoir un cancer, ou une maladie de cœur. Au contraire, nous ressentons beaucoup de compassion et espérons le mieux pour la personne. Pourquoi ne pas naturellement avoir cet esprit de bienveillance et d’empathie pour quelqu’un qui est atteint d’un trouble de santé mentale ?

Je nous mets au défi ! Nous pouvons tous agir pour combattre les préjugés qui mènent à la stigmatisation et à la discrimination. Intervenons auprès des gens qui font des commentaires déplacés. Parlons fort pour exprimer des opinions positives au sujet des personnes atteintes de troubles de santé mentale. Appuyons les initiatives qui se présentent dans votre milieu pour sensibiliser et réduire la stigmatisation.

Finalement, pour vous, si vous êtes atteint d’un trouble de santé mentale, gardez courage. Si ce n’est pas déjà fait, je vous encourage à obtenir de l’aide professionnelle et faite de la recherche pour du soutien supplémentaire. Faites grandir votre confiance en vous en développant vos connaissances et votre compréhension sur la santé mentale.

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