Du répit et de l’accompagnement
Guylaine Martin, directrice générale de Baluchon Alzheimer
« Il est important pour les aidants de savoir se protéger de l’épuisement ».
Photo: Jean-Pierre Picard (2016)
Une des maladies à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est la maladie d’Alzheimer, une des pathologies de la démence et qui en est une forme fréquente. Quand on parle de démence, on réfère à des troubles cognitifs de la personne qui se traduisent par un retentissement dans son autonomie au quotidien.
Voici quelques chiffres sur la maladie au Canada selon la Société Alzheimer du Canada:
- 5 % - pourcentage du budget des instituts de recherche en santé du Canada investi dans les programmes de recherche sur les maladies cognitives;
- 45 % - augmentation du risque d’être atteint d’une maladie cognitive si vous fumez;
- 65 % des Canadiens ayant reçu un diagnostic après l’âge de 65 ans sont des femmes;
- 16 000 - le nombre de Canadiens de moins de 65 ans atteints d’une maladie cognitive;
- 25 000 - le nombre de nouveaux cas de maladies cognitives diagnostiqués chaque année;
- 56 000 - le nombre de Canadiens atteints de maladies cognitives soignés en hôpital;
- 564 000 - le nombre de Canadiens actuellement atteints d’une maladie cognitive;
- 937 000 - le nombre de Canadien qui seront atteints d’une maladie cognitive dans 15 ans;
- 1,1 million - le nombre de Canadiens directement ou indirectement touchés par la maladie;
- 10,4 milliards $ - le coût annuel imputé aux Canadiens pour prendre soin des personnes atteintes de maladies cognitives.
Donc, on peut par ces chiffres voir l’impact sur la population. Si une personne prend soin à domicile d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer, si elle veut continuer à le faire mais éprouve le besoin de s’accorder un répit et si elle souhaite que le proche reste dans son environnement familier durant son absence, il y a un service qui s’appelle le baluchonnage pouvant procurer du répit à domicile, 24 heures/24 et selon des durée variables. (Voir Eau vive du 2 juin 2016)
La Fédération des aînés fransaskois (FAF), la Fédération provinciale des Fransaskoises (FPF) et leurs partenaires nationaux explorent actuellement cette initiative susceptible de donner un coup de pouce aux personnes qui sont des aidants naturels pour des proches souffrant de la maladie d’Alzheimer.
C’est à Marie Gendron que l’on doit la création en 1999 du Baluchon Alzheimer, un service de répit et d’accompagnement à domicile destiné aux familles dont un proche est atteint. Elle fut la seule baluchonneuse jusqu’en 2002. Ce n’est qu’en 2007 que le ministère québécois de la Santé et des Services sociaux deviendra un partenaire dans l’offre de services aux personnes en perte d’autonomie. Des démarches ont été amorcées afin d’implanter le baluchonnage dans les autres provinces, notamment ici en Saskatchewan, mais aussi en Europe, particulièrement en Belgique.
En matière d’aidant naturel, on désigne une personne qui vit et agit dans l’entourage immédiat d’une personne malade, souffrante ou en perte d’autonomie. Cette personne rend des services à la personne souffrante et lui offre des soins seule ou en collaboration avec les professionnels de santé. Elle prend le rôle de personne ressource et aussi de soutien moral. Au Québec, 16 % des personnes de 45 à 64 ans prennent soin d’un proche: 20 % à 30 % d’entre elles sont dépressives ou finissent pas le devenir. Finalement, venir en aide à un conjoint âgé augmenterait de 60% les risques de décès chez la personne aidante. Devant la vague de population vieillissante dans les pays occidentaux, la solution du répit est nécessaire. Le baluchon, un outil d’appui pour les aidants naturels.
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