Aînés et bandes dessinées
Ben, du Canadien Daniel Shelton
C'est en écoutant un reportage sur le Salon du livre de Québec, auquel s’arrime le Festival de la BD francophone de Québec, qu’est venue l’idée d’explorer comment quelques unes des grandes séries de la bande dessinée abordent la question des aînés.
La bande dessinée est considérée comme le neuvième art. La BD est une suite de dessins étalés sur une ou plusieurs pages, ayant pour but de raconter une histoire, et où les personnages s’expriment à l’aide de bulles de texte (les phylactères). À Angoulême en France on présente chaque année le Festival international de la bande dessinée qui est le principal festival de bande dessinée francophone et le plus important d’Europe.
Et si on vous amène dans ce monde imagé, c’est question de se souvenir qu’il faut savoir, comme aîné, avoir du bon temps et la lecture des bandes dessinées est une bonne façon de rigoler.
Commençons donc par probablement celle qui est la plus connue, Tintin. Son slogan en dit long: « pour les lecteurs de 7 à 77 ans ». Le reporter Tintin y garde une jeunesse éternelle mais le professeur Tournesol n’est plus dans sa prime jeunesse: il est le savant un peu déréglé (et sourd comme un pot) prêt à toutes les inventions. Un autre personnage qui prend beaucoup de place est le capitaine Haddock, héritier de la fortune des Haddock, retiré de la marine marchande et qu’on peut classer de retraité. « Mille millions de mille sabords » nous rappelle-t-il dans ses colères fulgurantes. Mais il y a peu d’aîné.e.s dans cette grande bande dessinée.
Pour voir une bande dessinée typiquement nord-américaine, pour ne pas dire québécoise bien qu’elle pourrait se passer n’importe où, il faut lire Ben du créateur québécois Daniel Shelton, originaire de Sherbrooke. Cette bande dessinée canadienne raconte les aventures de Ben, de son épouse Olivia, tous deux retraités, de leur fille, de leur gendre et de leurs quatre petits enfants.
Cette bande dessinée se déroule dans le quotidien de cette famille. Ben est un mordu du golf et de la télé; Olivia, elle, est une artiste dans l’âme qui s’adonne à la peinture et au jardinage. Leur fille jongle avec son emploi, quatre enfants et un mari travailleur autonome. Si Olivia navigue agilement sur internet, il en est autrement de Ben qui traite Facebook de Facedebouc. Sans oublier le chien de Ben et Olivia, quelques voisins et voisines (dont certaines ont l’œil sur Ben).
Cette bande dessinée est rédigée en anglais et on la retrouve sur le site internet de Daniel Shelton. Mais on la trouve aussi en version française, dans un excellente adaptation française et non pas une traduction, en format livre, dans plusieurs journaux (francophones et anglophones), ainsi que dans la revue Le bel âge. Ben et Olivia, c’est un peu nous, les aîné.e.s, avec les avantages mais aussi les défis de la retraite. Si vous pouvez mettre la main sur cette bande dessinée, c’est encore mieux que Tintin où les aînés ne sont qu’accessoires (certains des volumes en français sont publiés aux Éditions La Pastèque). Avec Ben, les aînés en sont les héros.
Vous reconnaîtrez certainement des éléments de votre vie avec Ben et Olivia. Bonne lecture.
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