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Réflexions sur la santé mentale

 

Tabou no more - Réflexions sur la santé mentale

Maladie débilitante chronique : « prions » pour que ça s’arrête là !

Récemment, le ministère de l’Environnement de la Saskatchewan annonçait le 34e cas répertorié cette année de la maladie débilitante chronique (MDC) du cerf. Le cas enregistré au sud de Melfort touchait un wapiti de trois ans et demi. C’est un chasseur de la région qui a signalé le cas aux autorités. La maladie affecte toutes les espèces de cervidés, c’est-à-dire chevreuil, wapiti, orignal et caribou, d’où l’importance d’en faire un suivi rigoureux. L’infection est causée par une protéine dite « prion » et est extrêmement contagieuse d’un animal à l’autre par la salive, les fèces ou l’urine.

La maladie est classée comme une encéphalopathie spongiforme transmissible et est similaire à la maladie de la vache folle et à la tremblante du mouton. Encore mal connue, elle a été répertoriée pour la première fois en Amérique au Colorado chez des cerfs-mulets en captivité. Parmi les symptômes, on retrouve des changements de comportements, perte de poids progressive et mortalité dans les 2 semaines à 18 mois. Cette maladie est plus souvent trouvée dans des populations en captivité. Dans de tels cas, lorsqu’un animal atteint est découvert, on procède à l’abattage systématique de tous les animaux pour éviter la contamination. La MDC est aussi retrouvée chez les animaux sauvages. Ces cas sont répertoriés, mais aucun abattage systématique n’a lieu pour l’instant. Aucune preuve de contamination chez l’homme n’a été répertoriée, mais plus d’études sont nécessaires afin d’évaluer le risque potentiel.

Les maladies « à prions » sont un vrai casse-tête pour les épidémiologistes et intervenants de la faune, car la protéine est très résistante à la décontamination et peut résider dans l’environnement pendant plusieurs jours voire des semaines. Un « prion » est un pathogène causé par une mauvaise conformation dans la structure d’une protéine. Leur origine biologique est encore méconnue, mais leur propagation est de mieux en mieux connue. Les protéines sont formées par des enroulements de chaines d’acides aminés codés par l’ADN. Leur conformation normale permet d’exposer les parties actives et de se lier aux bons récepteurs dans les cellules organiques, à la manière de fiches électriques. Lorsqu’un prion est en contact avec des protéines normales, il s’en suit une cascade de mauvais replis des protéines avoisinantes causant l’accumulation de prions. Les prions provoquent des mauvaises interactions biochimiques dans la cellule et ne peuvent être éliminés par le système immunitaire résultant en une mort certaine. Dans la plupart des cas, ces prions sont associés à des protéines du système neural, ce qui cause des dérèglements neurologiques y compris dans le cerveau. Il n’existe pas de remède à ce jour pour les maladies à prions bien que plusieurs avenues soient en exploration.

Il est recommandé de faire tester toutes les captures dans les zones affectées ou si des symptômes tels que perte de poids, mauvaise coordination, paralysie sont présents. La marche à suivre si vous abattez un cervidé est la suivante :

1. Retirer les bois du crâne

2. Envelopper le crâne d’un sac double

3. Aller sur le site cwdsk.ca pour générer un numéro de suivi (tag).

4. Inscrire le numéro de suivi sur le spécimen

5. Déposer le crâne dans un centre de dépôt listé sur le site web.

Les résultats sont disponibles dans les 2 à 8 semaines. Entre temps, il est recommandé de ne pas manger la viande issue de cette prise. La démarche est gratuite et très importante. La participation citoyenne est au cœur d’une stratégie de contrôle de la maladie.

Centre de suivi de la maladie débilitante chronique (en anglais) :
http://www.cwdsk.ca/

Communiqué officiel du ministère de l’environnement (en anglais) :
https://www.saskatchewan.ca/government/news-and-media/2018/november/07/cwd-case-near-melfort

Rapport complet sur la maladie débilitante chronique (en anglais) :
https://pubs.er.usgs.gov/publication/ofr20171138

Maladie débilitante chronique

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