Ces dernières années, la Saskatchewan connaît une forte croissance démographique principalement portée par l’immigration. Mais appréhender un nouveau système éducatif et s’adapter à un contexte culturel différent sont autant de difficultés sur la route vers l’intégration pour ces familles.

Selon Statistique Canada, la province comptait près de 140 000 immigrants en 2021, soit 12,5 % de sa population totale.

Derrière ces chiffres, des familles qui doivent reconstruire leur vie : décrocher un emploi, trouver un logement ou encore apprendre la langue.

Mais il s’agit aussi d’intégrer les enfants à un tout nouveau système d’éducation. Et là surgissent de plus grands défis encore.

Un nouveau monde

Nadia, arrivée de Tunisie en 2024 avec ses deux enfants, a été surprise par l’approche éducative canadienne.

« En Tunisie, l’école a tendance à donner des devoirs chaque soir à l’enfant. Ici, l’école est plus souple et encourage l’enfant à jouer et s’exprimer. Ça fait plaisir et c’est léger pour les parents, mais on a peur que le niveau ne soit pas à la hauteur », admet-elle.

Ziv, venu de Russie, fait part de son expérience : « Mon fils ne parlait pas anglais à son arrivée. Les enseignants l’ont soutenu, mais les premiers mois ont été difficiles. Aujourd’hui, il parle mieux que nous ! »

Entre la barrière linguistique et l’adaptation aux méthodes pédagogiques locales, les parents doivent trouver un équilibre entre leurs propres repères éducatifs et les attentes de l’école canadienne.

Une journée d’accueil

Organisée par le Service d’accueil et d’inclusion francophone (SAIF-SK) avec l’appui de nombreux partenaires, la Journée d’orientation scolaire des nouveaux arrivants (JOSNA) vise précisément à faciliter cette adaptation.

D’abord en ligne, le 22 août, un atelier animé par l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan (AJEFS) a abordé les droits des enfants et des parents, l’obligation scolaire, l’âge légal pour rester seul à la maison et les conséquences de la discipline physique.

Le lendemain, l’événement s’est poursuivi en personne à la Cité universitaire de Regina où plusieurs ateliers ont permis aux parents de découvrir les services des partenaires et d’échanger directement avec le Conseil des écoles fransaskoises (CEF).

Ainsi les parents se sont-ils renseignés sur leur rôle dans la réussite scolaire de leurs enfants, ou encore sur le transport scolaire et sur l’alimentation saine.

« À travers des journées pareilles, on fait de notre mieux pour accompagner les familles qui viennent d’arriver en Saskatchewan », explique Ange Liesse Nikuze, employée du SAIF-SK.

« En premier lieu, on les aide à comprendre le système éducatif canadien, puis à inscrire leurs enfants », ajoute l’agente en établissement.

En plus de donner des renseignements, la JOSNA aide à procurer des fournitures scolaires aux familles, un pas de plus vers une bonne intégration.

Une vitalité à accompagner

En 2022, la Saskatchewan comptait un peu moins de 330 000 familles, dont près de 60 000 sont monoparentales et, parmi elles, une proportion croissante provient de l’immigration.

Malya, elle, arrivée du Cameroun en 2022, a été attirée par le sentiment de sécurité : « Ici, mes enfants peuvent aller à l’école seuls, jouer dehors sans crainte. C’est une liberté précieuse. »

Près de 50 000 immigrants ont élu domicile en Saskatchewan en 2023-2024. Si la province veut conserver cette vitalité démographique, elle devra compter sur plus de services d’accompagnement adapté.